Quels sont vos critères de sélection des SSD portables ?
Pour réaliser ce guide, nous avons retenu :
- les SSD, par opposition aux disques durs ;
- portables, qui tiennent dans la main et n’ont pas besoin d’une alimentation externe ;
- à port USB-C ou Thunderbolt, et donc compatibles avec la plupart des Mac produits depuis 2015, les iPad Pro, et quelques autres modèles ;
- que nous avons testés, pour aller plus loin que la fiche technique du fabricant, et vous donner notre avis informé sur chaque produit.
Qu’est-ce qu’un SSD ?
Comme son nom l’indique, un solid-state drive est un dispositif de stockage composé de mémoire flash, ces puces de semi-conducteurs à l’état solide que l’on retrouve dans les clés USB et les cartes SD. Contrairement aux disques durs, dont les têtes de lecture se déplacent à la surface de plateaux de verre qui tournent plusieurs milliers de fois par minute, les SSD ne comportent aucune partie mobile. Les SSD sont donc plus robustes et plus rapides que les disques durs, mais leur capacité est plus réduite, et ils sont plus chers.
Comment évaluez-vous la vitesse ?
Nous transférons différents types de données dans différentes situations, puis nous finissons avec des tests synthétiques réalisés avec AmorphousDiskBenchmark et ATTO Disk Benchmark. Un SSD qui ne dépasse pas 550 Mo/s en moyenne obtient une étoile. Un SSD qui atteint entre 550 et 1 200 Mo/s récolte deux étoiles. Un SSD qui dépasse 1 200 Mo/s décroche trois étoiles.
Comment évaluez-vous la solidité ?
Nous vérifions les dires du fabricant, et menons nos propres tests de résistance aux chutes et aux projections d’eau. Un SSD qui ne remplit pas les promesses du fabricant, ne possède aucune protection particulière, ou se contente d’une garantie de deux ans récolte une étoile. Un SSD qui résiste aux chutes inférieures à deux mètres, affiche un indice de protection inférieur à IP44 ou possède une garantie de trois ans obtient deux étoiles. Un SSD qui résiste aux chutes de plus de deux mètres, affiche un indice de protection IP55 et possède une garantie de cinq ans décroche trois étoiles.
Comment évaluez-vous les aspects pratiques ?
Nous considérons qu’un SSD portable est pratique s’il pèse moins de 75 grammes, qu’il prend en charge le chiffrement matériel et qu’il est fourni avec un câble court (moins de 20 centimètres). Chaque aspect manquant entraine la perte d’une étoile.
Comment évaluez-vous le prix par gigaoctet ?
Pour calculer le prix par gigaoctet, nous n’utilisons pas le prix conseillé par le fabricant, mais le prix réel d’un modèle 1 To vendu en ligne, divisé par 1 000 et arrondi à deux décimales.
Quelle est la différence entre USB-C et Thunderbolt ?
Un port USB-C peut en cacher un autre. Les connecteurs USB-C ont des capacités très différentes selon qu’ils emploient telle ou telle spécification :
- USB 3.1 Gen 1×1 : jusqu’à 500 Mo/s ;
- USB 3.2 Gen 2×1 et USB 4 Gen 2×1 : jusqu’à 1,2 Go/s ;
- USB 3.2 Gen 2×2, USB 4 Gen 2×2 et USB 4 Gen 3×1 : jusqu’à 2,4 Go/s ;
- USB 4 Gen 3×2, Thunderbolt 3 et Thunderbolt 4 : jusqu’à 4,8 Go/s ;
- USB 4 Gen 4 et Thunderbolt 5 : jusqu’à 9,6 Go/s.
les appareils suivants possèdent un port USB 3.1 Gen 1×1 :
- iPad mini de sixième génération ;
- MacBook 12″ début 2015, début 2016 et 2017.
Les appareils possèdent des ports USB 3.2 Gen 2×1 :
- iPhone 15 Pro et iPhone 15 Pro Max ;
- iPad Air de cinquième génération ;
- iPad Pro 11″ de première et deuxième génération ;
- iPad Pro 12,9” de troisième et quatrième génération ;
- iMac 24″ 2021 et 2023 (les deux ports sans légende) ;
- Mac Studio 2022 et 2023 (les deux ports à l’avant).
Les appareils possèdent des ports Thunderbolt 3 compatibles USB 3.2 Gen 2×1 :
- MacBook Air 13″ 2018, 2019 et 2020 ;
- MacBook Pro 13″ 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020 ;
- MacBook Pro 15″ 2016, 2017 et 2019 ;
- MacBook Pro 16″ 2019 ;
- iMac 21,5” 2017 et 2019 ;
- iMac 27″ 2017, 2019 et 2020 ;
- iMac Pro 2017 ;
- Mac mini 2018 ;
- Mac Pro 2019.
Les appareils suivants possèdent des ports Thunderbolt 3 compatibles USB 3.2 Gen 2×1 et USB 4 Gen 2×1 :
- iPad Pro 11″ de troisième et quatrième génération ;
- iPad Pro 12,9” de cinquième et sixième génération ;
- MacBook Air 13″ 2020 et 2022 ;
- MacBook Air 15″ 2023 ;
- MacBook Pro 13″ 2020 et 2022 ;
- iMac 24″ 2021 et 2023 (les deux ports surmontés d’un éclair) ;
- Mac mini 2020.
Les appareils suivants possèdent des ports Thunderbolt 4 compatibles USB 3.2 Gen 2×1 et USB 4 Gen 3×2 :
- MacBook Pro 14″ 2021 et 2023 ;
- MacBook Pro 16″ 2021 et 2023 ;
- Mac mini 2023 ;
- Mac Studio 2022 et 2023 ;
- Mac Pro 2023.
L’iPad de dixième génération, l’iPhone 15 et l’iPhone 15 Plus se distinguent en étant les seuls appareils jamais produits par Apple avec un port USB-C limité à la spécification USB 2.0. Vous aurez compris qu’Apple a « sauté » la norme USB 3.2 Gen 2×2 pour passer directement à la norme USB 4. Pour profiter d’un débit supérieur à 1,2 Go/s sur un Mac ou un iPad, vous devez utiliser un SSD possédant un port USB 4 ou Thunderbolt.
Quelle est la différence entre SATA, NVMe et UFD ?
Les anciens SSD utilisent une interface SATA avec un pilote AHCI, des technologies conçues du temps des disques durs, limitées à 600 Mo/s. Conçue pour les SSD, l’interface NVMe permet d’utiliser les lignes PCIe connectées au processeur, pour diviser la latence par trois et multiplier les débits au moins par deux. Les nouveaux contrôleurs UFD, pour USB flash drive, simplifient considérablement la conception des SSD et permettent d’obtenir des performances comparables à celles des boitiers NVMe.
Comment mesurez-vous le débit des SSD ?
Nous mesurons le transfert séquentiel d’un fichier de 4 Go, avec des blocs de 512 Ko à 8 Mo, une transaction à la fois (QD1), à l’aide d’ATTO Disk Benchmark. Nous répétons cet exercice trois fois, sur une partition vierge au format exFAT, en laissant passer quelques minutes entre deux tests. Le chiffre retenu représente la moyenne du débit maximal, arrondie à la dizaine la plus proche.
Qu’est-ce que le débit soutenu ?
Les tests synthétiques permettent de mesurer le débit maximal, mais ne disent rien des performances réelles dans différents scénarios. À l’aide de l’utilitaire en ligne de commande fio
, nous écrivons et nous lisons des blocs de 1 Mo pendant 15 minutes, une transaction à la fois (QD1). Ce test met la pression sur les algorithmes optimisant l’utilisation des cellules de mémoire NAND, sur les caches éventuels, et fait ressortir d’éventuels problèmes de dissipation thermique. En complément de tests plus empiriques de transfert de fichiers, c’est un bon indicateur des performances moyennes du SSD.
Comment évaluez-vous la résistance aux chutes ?
Lorsque le fabricant annonce une résistance aux chutes, nous vérifions ses dires selon le protocole détaillé. Dans tous les cas, nous faisons tomber le SSD d’un mètre de haut sur un sol dur, et de deux mètres de haut sur un sol revêtu de moquette. Les marques et les rayures ne sont pas rares, mais les pannes sont maintenant exceptionnelles.
Comment évaluez-vous la résistance à l’eau ?
Lorsque le fabricant annonce une résistance à l’eau, nous vérifions ses dires selon l’indice de protection annoncé. L’indice IP44 assure une protection contre les projections d’eau de toutes les directions, l’indice IP55 une protection contre les jets de toutes directions à la lance, et l’indice IP67 une protection contre les effets de l’immersion dans un mètre d’eau pendant 30 minutes.
Le chiffrement matériel est-il important ?
Le chiffrement protège vos données en cas de perte ou de vol de votre SDD. Le chiffrement logiciel vous oblige à utiliser un ordinateur précis, sur lequel vous avez installé une application de chiffrement, et ralentit les opérations, puisque votre ordinateur doit (dé)chiffrer les données transférées. Le chiffrement matériel est assuré par une petite puce, sur le SSD lui-même, sans pénalité sur les performances. L’algorithme AES 128 ne garantit plus un niveau suffisant de protection, préférez l’algorithme AES 256, le plus utilisé et le plus sûr.
Quelle est la différence entre mémoire TLC et QLC ?
Les données stockées dans un SSD sont enregistrées sur des puces de mémoire flash NAND, constituées de « cellules », elles-mêmes formées de MOSFETs. Les cellules mono-niveau, ou SLC pour single-level cell, peuvent connaitre deux états électriques différents, et peuvent donc stocker un bit (0 ou 1).
Les cellules à double niveau, ou MLC pour multi-level cell, peuvent connaitre quatre niveaux électriques et stocker deux bits. Les cellules à triple niveau, ou TLC pour triple-level cell, peuvent connaitre huit niveaux électriques et stocker trois bits. Les cellules à quatre niveaux, ou QLC pour quad-level cell, peuvent connaitre seize niveaux électriques et stocker quatre bits.
Les cellules TLC et QLC permettent d’augmenter la densité de la mémoire et d’abaisser le cout du stockage, au prix d’une vitesse réduite, car il faut faire preuve d’astuce pour distinguer à coup sûr entre deux états électriques extrêmement proches. Or les cellules sont progressivement dégradées par l’écriture de données, qui exige une tension supérieure à celle de la lecture.
Les cellules SLC, comparativement plus simples, peuvent supporter jusqu’à cent fois plus de transferts que les cellules QLC. Cela dit, la lecture de données représente entre 50 et 70 % de l’usage d’un SSD. En général, les fabricants utilisent :
- de la mémoire QLC pour les disques à forte capacité conçus pour les usages privilégiant la lecture de données ;
- de la mémoire TLC pour les disques conçus pour les usages privilégiant l’écriture rapide de données.
La plupart des SSD possèdent aussi quelques (dizaines de) gigaoctets de mémoire SLC, utilisée comme un cache, où les données vont transiter très rapidement avant d’être réparties sur les autres cellules. Voilà pourquoi nous menons un test de débit soutenu : les performances chutent lorsque le cache, qui n’est pas toujours purgé entre deux passes, est rempli.
Le contrôleur du SSD répartit les données pour éviter l’usure prématurée des cellules. La « carte » des données peut être enregistrée sur des puces de mémoire DRAM, mais de plus en plus de fabricants font l’impasse sur cette mémoire extrêmement rapide. Les SSD sans DRAM sont moins durables, puisqu’ils sollicitent un peu plus la mémoire NAND, mais aussi moins chers.
Voilà pourquoi nous insistons sur la durée de la garantie : les fabricants ne communiquent guère sur l’« endurance » de leurs mémoires, généralement exprimée en nombre de cycles d’effacement par bloc, et mentionnent de plus en plus rarement le type de mémoire employée. Une garantie de cinq ans nous semble maintenant indispensable pour parer à toutes les éventualités.